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24 Juil

26 Juin : Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture : METTRE UN TERME A L’EROSION DES DROITS HUMAINS ET DES VALEURS DEMOCRATIQUES AU BURUNDI

BULLETIN DE JUSTICE N° 82 du 30 Juin 2025

Editorial

Comme à l’accoutumée, le monde a célébré, le 26 juin 2025 la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, proclamée par l’ONU afin de lutter contre la torture et d’accompagner  les victimes. Le Burundi a adhéré à la Convention contre la torture en 1993, intégrant ses principes dans sa législation, notamment  en inscrivant  l’interdiction absolue de la torture dans sa Constitution de 2018.Trente-deux ans après l’adhésion du Burundi à la Convention,  la situation des droits humains au Burundi demeure alarmante, particulièrement depuis la crise de 2015, qui se manifeste toujours par des violations systématiques, notamment des disparitions forcées et des détentions arbitraires, visant particulièrement les opposants politiques.

Des organisations de la société civile rapportent une impunité persistante et l’absence de progrès significatifs dans la mise en œuvre des recommandations du Comité contre la Torture depuis 2023. Le même constat  a été fait par le Rapporteur spécial des Nations Unies, Fortuné Gaëtan Zongo. Lors du dialogue interactif sur le Burundi tenu à Genève, le 26 juin 2025, Il a dénoncé un climat politique verrouillé et une impunité généralisée, avec des atteintes aux droits fondamentaux qui persistent, malgré une apparente normalisation. D’autres acteurs étatiques et non étatiques lui ont emboîté le pas au cours de ces assises.

Plus préoccupant encore, les élections législatives et communales de juin 2025, tenues dans ce climat délétère, ont accéléré l’érosion des droits civils et politiques suite à des manipulations électorales  ayant consacré l’hégémonie du parti au pouvoir au Parlement et dans l’administration territoriale.

La présente édition du Bulletin de Justice attire l’attention de l’opinion publique et des partenaires du Burundi sur la persistance alarmante des violations des droits humains dans un nouveau paysage politique de monopartisme de fait, incarné par le CNDD-FDD (Conseil National de Défense de la Démocratie-Force pour la Défense de la Démocratie), au détriment des principes de participation citoyenne et d’obligation de rendre compte.

SOS-TORTURE Burundi s’inscrit ainsi dans le plaidoyer en faveur de l’urgente nécessité d’un dialogue politique inclusif   en vue de la restauration de la stabilité politique et de la démocratie, notamment à travers le rétablissement et la mise à jour de l’Accord d’Arusha, d’autant plus que le troisième mandat de Pierre Nkurunziza en 2015, qui a plongé le pays dans l’imbroglio politico-judiciaire persistant, a été invalidé en 2021 par la Cour de Justice de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est, The East African Court of Justice (EACJ).

Ainsi, la première partie revient sur la portée symbolique de la Journée internationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la torture, proclamée dans l’intention de sensibiliser le monde à l’élimination de la torture en application de la Convention Internationale Contre la Torture dont le Burundi est partie depuis 1993.

La deuxième partie décrit le climat délétère de violation des droits de l’homme au Burundi dans lequel la journée a été célébrée le 26 juin 2025, au regard de l’ampleur des préoccupations exprimées au cours du dialogue interactif tenu à Genève sur le Burundi et par des procédures spéciales qui ont adressé en avril 2025 une communication au Gouvernement sur les violations.

Enfin, la troisième partie, suivie d’une conclusion et des recommandations, aborde l’impact des élections de 2025-2027 sur la dégradation des institutions démocratiques et des droits de l’homme ainsi que sur la nécessité d’un dialogue politique inclusif pour mettre un terme à  cette descente aux enfers du Burundi depuis 2015.

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