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Le droit au vote libre bafoué : LE GOUVERNEMENT EST TENU DE GARANTIR LES DROITS DES ÉLECTEURS ET DES CANDIDATS PENDANT TOUTE LA DURÉE DU PROCESSUS ÉLECTORAL / Analyse critique
Editorial
Selon le calendrier annoncé par la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) le 15 octobre 2024, les premières élections sont prévues pour le 05 juin 2025. Il s’agit des élections combinées des députés et des conseillers communaux. Suivront celles des Sénateurs le 23 juillet, avant celles des conseillers collinaires et de quartiers le 25 août de la même année.1
Au Burundi, ce processus opérationnel pour le rendez-électoral de 2025 a débuté avec l’enrôlement des électeurs en vue de constituer le fichier électoral, du 22 au 31 octobre 2024.
A ce stade déjà, les médias tiraient la sonnette d’alarme sur des soupçons de fraudes dans la délivrance de la carte nationale d’identité, l’établissement des documents administratifs afférents au vote, des enrôlement multiples, entre autres sujets soumis au débat.
Mais, ce qui a surpris le plus, c’est particulièrement l’attitude déplorable des autorités administratives à recourir à des pratiques illégales pour forcer les retardataires ou les récalcitrants à l’enrôlement à se faire enregistrer. Des actes de harcèlement, de menaces et même de violence ont été commis à l’endroit des victimes par des agents de l’ordre et leurs complices dont des miliciens Imbonerakure.
Les cas les plus emblématiques sont notamment les mauvais traitements infligés au militant du parti CNL (Congrès National pour la Liberté), Léonard Habayimana, responsable local de ce parti en commune Vumbi de la Province de Kirundo, par des Imbonerakure. Il a été violemment battu et grièvement blessé pour incitation présumée des habitants de sa localité à ne pas se faire enrôler. L’autre cas typique est celui de l’arrestation, en date du 30 octobre 2024, d’une femme qui s’appelle Mireille
Nkurunziza par des Imbonerakure, en complicité avec le Commissaire provincial de la police, dans la province Ruyigi parce qu’elle n’avait pas pu exhiber le récépissé comme preuve d’inscription. Elle a été relâchée après avoir payé une amende.
Bien plus, les exemples ont été légion dans plusieurs localités du pays où des mesures abusives et illégales ont été prises par les autorités administratives comme l’interdiction d’accès à divers services administratifs et des places publics, comme les marchés, sans exhiber préalablement le récépissé d’enrôlement au rôle d’électeurs.
Précisément, ces abus ont été observés en Mairie de Bujumbura, à Cibitoke, à Bubanza, à Ngozi, à Gitega, à Rumonge, à Mwaro où les administrateurs communaux, les chefs de zone, les directeurs provinciaux ou communaux de l’enseignement, les chefs de colline rivalisaient d’ardeur pour obliger la population en âge de voter à « s’enrôler pour les élections de 2025, de gré ou de force »
Paradoxalement, les autorités gouvernementales affichaient une attitude complice lorsque le Ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique annonçait que des « stratégies » ont été prises à des fins d’inciter les récalcitrants à se faire enrôler6. Dans une réunion tenue à Bugarama le 28 octobre 2024 à l’endroit des partis politiques et des organisations de la société civile, le Ministre Martin Niteretse a reconnu qu’il a « demandé aux administratifs de prendre toutes les stratégies possibles …