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Violation de la Charte de l’Unité Nationale : Le Gouvernement doit mettre fin à la propagande haineuse au Burundi
Editorial
Le Burundi commémore solennellement, tous les mois de février, l’adoption de la Charte de l’Unité Nationale par référendum, le 5 février 1991, sur base des travaux d’une commission mise en place en 1988, composée de 24 membres. Sa mission était entre autres celle de « mener des investigations poussées sur l’unité des Barundi dans ses fondements historiques et socio-culturels »
Mais, le 34ème anniversaire de cette Charte a été célébré dans un climat délétère au Monument de l’Unité sur le mont Vugizo, le 5 février 2025, où « il n’y a pas eu de discours commémoratif, ni de prière œcuménique, encore moins le traditionnel hymne de l’unité, ce qui contraste avec les festivités des années précédentes ».La cérémonie n’a duré qu’une dizaine de minutes, juste le temps pour le dépôt d’une gerbe de fleurs au pied du monument par le Vice-président de la République, Prosper Bazombanza, en présence de quelques autorités et d’une poignée de curieux des environs venus assister à ce spectacle peu reluisant.
Le grand absent ou empêché était le Président Evariste Ndayishimiye, qui se trouvait avec son épouse à Washington DC pour le « National Prayer Breakfast » organisé du 5 au 6 février 2025. Mais, Il n’a pas daigné adresser un message de circonstance aux Burundais, comme il le fit lors du 31ème anniversaire de la Charte le 5 février 2022, à partir de l’Ethiopie où il était en mission officielle. A ce moment-là, il invita les Burundais « à pérenniser et à préserver la cohésion sociale entre frère et fils de la nation qui sont respectueux des valeurs d’Ubuntu » et il les exhortait à mettre en pratique le thème de ce mois-là de février 2022, à savoir « dépassons ce qui s’est passé, souvenons-nous que nous sommes une seule et même famille »
Il est manifestement évident que le Président Evariste Ndayishimiye ne pouvait pas livrer un message d’unité nationale alors qu’au cours du mois précédent de janvier 2025, il avait tenu des discours enflammés sur l’imminence d’une guerre généralisée dans les pays des Grands- Lacs, des propos qui ont été suivis par une propagande haineuse sur les réseaux sociaux et qui risquent de réveiller les vieux démons des divisions ethniques au Burundi.