31 Août

Des mères célibataires d’enfants de pères inconnus, victimes potentielles de maltraitance recommandée par le Ministre de l’Intérieur : LE SENAT NE DEVRAIT PAS GARDER LE SILENCE

Bulletin de Justice N° 61 du 31 Août 2023 

 Editorial 

En date du 3 juillet 2023, le Ministre de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique, Martin Niteretse, a recommandé la maltraitance à l’encontre des mères célibataires d’enfants de pères inconnus, en commune de Busiga de la province de Ngozi.

 Selon lui, ces mères célibataires « couchent tous les jours avec n’importe qui et deviennent incapables de déterminer la paternité des enfants qu’elles mettent au monde ». C’est pour cette raison pour qu’il a invité l’administration à les violenter (« mu bajishe ») aussi longtemps qu’elles n’auront pas révélé l’identité des pères de leurs enfants aux fins de leur enregistrement à l’Etat civil.

 Les propos injurieux et dénigrants du Ministre de l’Intérieur à l’endroit de ces femmes portent gravement atteinte à leur dignité, en violation de l’article 13 de la constitution et de l’article 1er de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Bien plus, l’appel public à la violence par une autorité de son rang ne constitue qu’une mesure illégale et même absurde dans un Etat moderne. Il s’est en effet institué en législateur alors que, selon , la constitution burundaise, « les membres du Gouvernement prennent, par ordonnance, toutes les mesures de mise en application des décrets du Président de la République et des Arrêtés du Premier Ministre » (art.139).

Ce manquement grave du ministre n’a pas retenu l’attention des sénateurs qui se sont réunis le 16 août 2023, en séance plénière pour la séance des questions orales adressées à trois ministres ayant l’intérieur, le commerce et les finances dans leurs attributions. En effet, au cours de ces travaux, le Président du Sénat, Emmanuel Sinzohagera a « sermonné » le Ministre de l’Intérieur au sujet d’un détournement de 15 tonnes de sucre dont l’administrateur de la commune de Mukaza en maire du Bujumbura, Rénovat Sindayihebura, se serait rendu coupable.

 La fermeté du Président du Sénat contre le détournement du sucre est à saluer, car un nouvel administrateur à l’intérm de la commune Mukaza, Emmanuel Wakana, a été aussitôt nommé le 28 août 2023 à la satisfaction de l’opinion publique, éprouvée par la pénurie du sucre, en plus de l’« inflation et la hausse d’autres produits de première nécessité comme le riz, le haricot, la farine de manioc ».

 Par contre, le silence du Sénat sur les menaces qui pèsent illégalement sur les mères célibataires d’enfants nés de pères inconnus, victimes potentielles de violence à leur encontre prônée par le Ministre de l’Intérieur est fort déplorable. Et pourtant, le Sénat est investi de la compétence requise pour « mener des enquêtes dans l’administration publique et, le cas échéant, faire des recommandations pour s’assurer qu’aucune région, ou aucun groupe ne soit exclu du bénéfice des services publics » (art 192 de la constitution).

 La présente édition s’inscrit dans le plaidoyer en faveur du respect des droits de la femme en général et des mères ciblées en particulier par le Ministre de l’Intérieur, dans un contexte où la femme burundaise est déjà « confrontée aux viols, au trafic des êtres humains et à la discrimination liée aux préjugés », selon les rapports des organisations des droits de l’homme.

 Le Gouvernement et le Parlement sont ainsi interpellés sur cette dérive dangereuse de déni du droit des femmes au Burundi afin de garantir la protection de leurs droits, conformément aux lois et règlements du pays ainsi qu’aux instruments internationaux ratifiés par l’État du Burundi

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27 Août

RAPPORT N° 402 DE SOS-TORTURE BURUNDI PUBLIE LE 27 AOUT 2023

Le présent rapport de SOS-Torture Burundi couvre la période du 19 au 26 août 2023 concernant les cas de violations des droits de l’homme au Burundi.

Au moins huit (8) personnes ont été assassinées au cours de cette période dans différentes localités du pays.

Détails

25 Août

Burundi : Il faut renouveler le mandat du Rapporteur spécial et garantir des ressources financières adéquates pour son travail de suivi et de documentation de la situation

Lettre de 40 organisations burundaises et internationales  à l’attention des Représentants permanents des États Membres et Observateurs du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (Genève, Suisse)

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